Wednesday, November 26, 2014

Fantasme 163 - Dumble Overdrive Special

https://reverb.com/item/364494-dumble-overdrive-special-w-dumbleator-black

(merci à Yann de Woodbrass pour le tuyau sur ce fantasme-là) Je sais, je sais, encore un ampli que seuls les millionnaires pourront se payer, mais rien que pour le prix cet ampli méritait sa place comme fantasme... 110 000 dollars ! Avec le taux de change actuel, on arrive donc gentiment à 88 000 euros, pas mal quand même... Pour ce prix vous devenez donc l'heureux propriétaire d'une tête Dumble Overdrive Special, le légendaire ampli que tout le monde veut mais que personne n'a jamais entendu - à part sur les albums de Robben Ford et Stevie Ray Vaughan. La cerise sur ce gâteau hors de prix est le Dumbleator, un rack 1U qui fait office d'interface de boucle d'effets pour la tête, et dans laquelle le propriétaire précédent avait mis un delay TC Electronic. Le propriétaire en question justement n'est autre que notre ami obsédé Joe Bonamassa, comme en atteste la lettre signée qui accompagne l'ampli. Pour assortir avec la Les Paul 59 que vous avez achetée le mois dernier, il n'y a pas mieux !

Saturday, November 22, 2014

Le problème de John Mayer

Non, cet article ne parlera pas du physique de John Mayer qui, comme vous pouvez le constater sur cette cover de Rolling Stone datant de 2010, a de quoi filer des complexes à Keith Richards lui-même (et ça n'est pas peu dire). Cet article ne parlera pas non plus d'à quel point sa musique accompagne à merveille un voyage en ascenseur, même sur plusieurs dizaines d'étages. Non. Assez de ce genre de bassesses ici, si les guitaristes se critiquaient entre eux ça se saurait. L'objet de cet article est la controverse autour de deux simples tweets signés de la main de la star internationale. Deux tweets datés du 13 Octobre (oui je sais je suis long à réagir) et retweetés par plus d'un miller de fans. Que disent-ils donc ? Le premier : "Heads up to anyone thinking about owning my signature Stratocaster, they’re no longer being made and I’m no longer a Fender artist." Et le deuxième : "I love Fender guitars and will continue to play them, but the fact is that the company as it is today isn’t the same one I started with.". Traductions : "à tous ceux qui voudraient acheter ma Fender Stratocaster signature : ils ne la fabriquent plus et je suis plus un artiste Fender." et "J'aime les guitares Fender et je continuerai de les jouer, mais le fait que l'entreprise telle qu'elle est aujourd'hui n'est plus la même que celle avec qui j'ai commencé".
Un peu d'histoire pour commencer : le modèle signature de John Mayer est sorti chez Fender en 2006, à une époque où la firme californienne n'était pas du tout gérée de la même manière. à l'époque, le patron avec qui Mayer a donc sans doute négocié les termes de son contrat) était Bill Schultz, alias l'homme qui a sauvé Fender des griffes de CBS en devenant CEO (PDG aux USA) en 1981 puis en rachetant la marque en 1985. L'ère Schultz a été marquée par les premières bonnes rééditions vintage, les lancement de Squier, des nouveautés intelligentes et l'ouverture du Custom Shop. Autant dire qu'on doit la plupart de ce qui est bon à l'heure actuelle chez Fender à Schultz. La même année que le modèle signature Mayer, Schultz a pris sa retraite et c'est alors Bill Mendello qui a été nommé CEO. Mendello faisait lui aussi partie des acheteurs de Fender en 1985 et faisait donc partie des gardiens du temple, soucieux de conserver l'héritage de la marque. D'ailleurs il s'appelait aussi Bill, c'est dire.
Puis en 2010, Mendello a lui-même pris sa retraite et c'est Larry Thomas qui est venu le remplacer. Changement de décor radical : Thomas ne venait pas de l'intérieur, il a été CEO de la chaîne de magasins Guitar Center juste avant. Un businessman donc, un vrai, même si on reste dans le domaine des instruments de musique. Pendant la présidence de Thomas, Fender se retrouve dans une situation financière extrêmement délicate (des millions de dollars de dettes, plusieurs entrées en bourse ratées), et ce dernier a pris sa retraite en avril 2014. Un mois plus tard, Fender annonce qu'il vend la marque Guild au groupe Cordoba Music. En apparence donc, le groupe Fender lâche du lest et tente de se refaire une santé en se débarassant d'une marque qu'il estime moins précieuse que les autres marques qu'il possède, comme Gretsch, Jackson, Charvel et Hamer. Si on y regarde plus près, on s'aperçoit que le président de Cordoba Music n'est autre que Jonathan Thomas, le fils de Larry ! ça laisse un drôle de goût... Le nouveau CEO de Fender est Bob Roback, un spécialiste de la musique en ligne qui a été président de Yahoo Music et CEO de Dashbox. On s'éloigne donc progressivement de l'esprit de la marque, et les artistes paraissent de plus en plus sensibles à ces changements.
De par les gens à qui j'ai pu parler, j'ai appris d'autres affaires en cours qui me laissent penser que l'affaire John Mayer n'est que le début. Un guitariste de rockabilly très fait faire une guitare chez une grande marque d'acoustiques parce qu'il n'était plus satisfait de son endorsement chez les californiens. Le leader d'un groupe rock de Chicago va lui aussi arrêter son modèle signature, et un bassiste endorsé de longue date va lancer sa propre marque sans aucun lien avec Fender. Serait-on à l'aube d'une nouvelle ère CBS au cours de laquelle les nouveautés proposées par la marque seront de plus en plus incongrues et incohérentes, au cours de la quelle la qualité des produits va diminuer et les artistes se tourneront vers d'autres crèmeries ? Une chose est sûre, il y a quelque chose de pourri dans l'empire Fender, et il va être intéressant de suivre l'affaire dans les mois à venir.

Si quelqu'un rachète la marque Hamer, il y aurait moyen de refaire ce modèle ?

Thursday, November 20, 2014

Fantasme 162 - Mosrite Ventures Octave Guitar

http://www.jayrosen.com/catalog/index.php?&selection=Search&parent_id=3113&

Déjà en soi la forme Mosrite c'est très cool, surtout si c'est une pelle d'époque. Si en plus elle porte la signature des Ventures, le groupe de surf le plus cool du monde, ça ne la rend que plus désirable. Mais alors imaginez en plus qui s'agisse d'une guitare octave, c'est à dire un instrument de la taille d'une mandoline accordé comme une guitare mais un octave plus haut... ça fait rêver non ? Ne serait-ce que pour la bizarrerie de l'exercice !

Saturday, November 15, 2014

Scoop : la reverb / vibrato de Analog Outfitters

Je vous avais déjà parlé de l'incroyable ampli Sarge de la marque américaine Analog Outfitters, et ces spécialistes de la résurrection de pièces d'orgues Hammond ont encore frappé, et pas à moitié ! Voici donc, en exclusivité mondiale, le produit qu'ils vont présenter au NAMM d'hiver en janvier 2015. Il s'agit d'une reverb et d'un vibrato (variation cyclique de hauteur, par rapport au tremolo qui fait varier le volume) entièrement mécaniques regroupés dans la même boîte. Le principe est unique : ils sont partis du Scanner de vibrato des orgues Hammond, c'est-à-dire cette pièce-là, et c'est une moteur qui contrôle la vitesse du vibrato ! Avec en plus la possibilité de brancher une pédale d'expression... C'est un outil unique en son genre, et même s'il n'a pas encore de nom et que ça n'est qu'un prototype, ça fait déjà très envie. Les seuls outils qui s'en rapprochent sont la Victoria Reverberato (reverb et vibrato style Fender brownface) et la SurfBox Soldano (reverb, tremolo et vibrato). Les deux n'étant plus fabriqués, l'arrivée de cette merveille de chez Analog est en soi une excellente nouvelle. Autant vous dire que j'ai bien hâte d'écouter tout ça...

Wednesday, November 12, 2014

Fantasme 161 - Epiphone Zephyr Deluxe Regent de 1949

http://www.umanovguitars.com/store/item/1949-epiphone-zephyr-deluxe-regent/

Epiphone avait beau être le sommet de la lutherie de guitares jazz, ça ne les a pas empêché de laisser leur bon goût de côté et de fabriquer cette bizarrerie qui donne l'impression qu'une belle Gibson type L-5 s'est tapée une Harmony Rocket un soir de beuverie et a eu le rejeton que vous voyez ici... D'un côté il y a la belle table, le beau sunburst, l'incrustation de tête et la nacre sur le manche, d'autre part il y a ces micros improbables aux pourtours énormes, ces boutons sortis tout droit d'une cuisine d'époque, et un voyant rouge sur la plaque de protection, comme celui qui montre que votre ampli Fender est allumé, sauf qu'ici il ne s'allume pas. Improbable, donc indispensable.

Tuesday, November 4, 2014

L'Univbe ultime ?

L'Univibe fait partie de ces effets fascinants en cela que même si très peu d'entre nous ont eu l'occasion de jouer sur une pédale japonaise originale des années 60/70, nous avons tous une idée très précise de notre Vibe idéale, largement dérivée d'écoutes intensives des maîtres du genre (Hendrix of course, Pink Floyd, Robin Trower). Parmi les critères habituels de chaleur, d'épaisseur et de grain, on trouve aussi des exigences plus bizarres comme le côté sirupeux, le côté chocolaté, bref on touche autant à la cuisine qu'à la guitare. Et les fabricants de pédales boutiques se battent dans leur quête de la recette ultime. Parmi ces classiques modernes, on trouve la Deja Vibe Fulltone, la MojoVibe de Sweet Sound, la Vibe Unit de Prescription Electronics... Parmi ces montres qui occupent la place de deux MXR et demi sur votre board, une pédale compacte tire son épingle du jeu et fait de plus en plus parler d'elle : la Vibe Machine de DryBell. Nous vous avions déjà parlé de cette compagnie croate dans un article datant de 2012 (c'est vous dire à quel point nous sommes au top de l'actu), et le principe est simple : ils fabriquent une pédale, la Vibe Machine, et l'améliorent en permanence. Pour en savoir plus sur cet OVNI, nous avons interviewé Zvonch, le patron de DryBell.


Quelle a été ton expérience avant de monter DryBell ?
J'ai toujours été intéressé par la mécanique et l'ingénierie électrique. Quand j'ai commencé à jouer de la guitare au lycée (essentiellement pour draguer les filles), j'ai tout de suite adoré le fait d'explorer les amplis et effets. Je jouais dans un groupe de reprises rock n' roll, et j'ai eu un diplôme en ingénierie électrique. Après ça, j'ai travaillé dans le secteur R&D (recherche et développement) d'une petite société, il y avait plein de choses intéressantes à faire... J'ai ensuite travaillé pendant six ans chez Koncar, à concevoir des circuits imprimés pour les trains, les centrales électriques, les systèmes de sécurité... Je m'y suis imprégné de l'expérience et des connaissances de mes collègues. C'était une partie importante de ma vie avant que je ne monte DryBell, armé de mon expérience et de mon enthousiasme. Mes amis et mes famille m'ont beaucoup aidé lorsque j'ai décidé de monter ma propre entreprise.

Combien de temps le développement de la Vibe Machine a-t-il pris ?
Ce développement ne s'arrête jamais ! Le développement initial a pris environ deux ans et demi. Si tu prends en compte le fait qu'à l'époque je travaillais en même temps pour une autre boîte, je dormais à peu près cinq heures par nuit...

Pourquoi n'avoir lancé qu'une seule pédale sur le marché ?
Je sais que les gens nous voient comme une marque qui ne fait qu'une seule pédale, mais ça n'est pas le cas. Nous voulons proposer une des meilleures pédales d'Univibe au monde, mais en parrallèle nous construisons notre marque, nous développons notre espace de travail, nous employons les bonnes personnes, nous étendons notre réseau de revendeurs, tout en apprenant et en nous amusant. Tout cela prend du temps. Quand nous serons prêts, nous sortirons une nouvelle pédale.

Pourquoi avoir choisi l'Univibe ?
J'ai toujours rêvé d'avoir ma marque de pédales, mais je n'ai jamais su par laquelle commencer. J'ai toujours adoré Hendrix et Pink Floyd, et quand j'ai rencontré mon ami Kruno (ancien guitariste du groupe de rock le plus célèbre de Croatie, Majke) il m'a demandé de lui faire une bonne pédale de Vibe. C'est comme ça que le voyage a commencé, puis j'ai réalisé que ça n'était pas du tout une tâche aisée !

Le changement de photocellule sur la deuxième version de la Vibe Machine donne-t-il une si grosse différence de son ?
Tout dépend de comment tu l'envisages. En général, la Vibe Machine change et évolue tous les ans. Les pédales pédales n'étaient pas aussi organiques et n'avaient pas ce chorus subtil, mais elles étaient bonnes, presque autant que les meilleures de l'époque. Les pédales différaient légèrement d'un exemplaire à l'autre (ce que est normal, c'est le cas pour tous les fabricants de Vibe) mais aujourd'hui elles sont presque identiques. Les retours pour la version 1 ont été positifs à 100%, et nous sommes très fiers de ce que nous faisons.

Avez-vous d'autres pédales de modulation en projet ?
Nous avons de grands projets ! Tout cela va être très intéressant, restez à l'écoute...

En guise d'épilogue, je propose cet extrait sonore dans lequel je compare une DryBell Vibe Machine à une Sweet Sound Mojo Vibe sur le même système. Les deux sons sont évidemment assez proches, la principale différence est que la Mojo est un peu plus sombre et épaisse tandis que la Vibe est plus brillante et perce donc mieux dans le cadre d'un groupe et sur scène. à vous de décider !
https://soundcloud.com/julienbitoun/comparatif-univibe

Saturday, November 1, 2014

Fantasme 160 - Gibson Flying V Pelham Blue

http://www.rainbowguitars.com/guitar/gibson-custom-shop/benchmark-collection-2014-limited-run-1959-flying-v-pelham-blue/dsmvbmvcgh1282/gb

Le principe de base est très clair : n'importe quel modèle de Gibson en Pelham Blue et je craque ! Cette couleur est superbe et elle m'a toujours paru plus "classe", plus "spéciale" chez Gibson que chez Fender. Chez Fender, les guitares sont comme des voitures et il est donc normal d'avoir des couleurs pastels, tandis que les Gibson sont des objets d'art, et le bleu apparaît donc comme une superbe anomalie. Ajoutez à ça le design incroyable de la Flying V avec le très gros logo de tête, l'accastillage doré et les trois boutons en ligne, et vous obtenez une gratte qui évoque immédiatement cette question existentielle : quelle tenue vais-je pouvoir mettre avec sur scène ?