Thursday, June 26, 2014

Fantasme 151 - Fender Custom Esquire 1960

elle est déjà vendue mais le lien est ici quand même

Qu'est-ce qui est mieux qu'une Esquire ? C'est simple : deux Esquire ! Vu que mon fantasme 150 était ma chère Esquire Custom Shop '59 à touche érable, il lui faudrait bien une petite sœur à touche palissandre. D'habitude le sunburst me laisse de marbre mais dans ce cas précis, une Esquire palissandre en sunburst trois tons il y a la référence McCartney, puisque c'est elle qu'on entend notamment sur le solo de Taxman (ce son !). Le binding achève de la rendre absolument irrésistible. Il ne manquerait plus qu'elle sonne la mort, et là-dessus je ne me fais pas trop de soucis...

Wednesday, June 25, 2014

Bouquin - Behind The Boards II

Dire que je m'intéresse autant au son qu'à la guitare serait exagéré : la guitare reste le sujet qui me fera saliver à coup sûr. Mais plus j'enregistre, plus je mixe et plus je me documente sur le sujet, plus l'univers fascinant du studio, des consoles, micros et autres compresseurs me fascine. Alors quand je tombe sur un bouquin comme Behind The Boards II, je me roule dedans et espère en tirer le plus de leçons possible.
Le principe ? Behind The Boards II propose 16 chapitres, et chacun d'entre eux revient sur un titre bien précis, comme Rebel Yell de Billy Idol ou The Long Run de Eagles. En réalité, chaque chapitre est une interview du réalisateur de ces titres, sous forme légèrement rédigée plutôt que les questions / réponses qu'on trouve habituellement. L'auteur Jake Brown a d'ailleurs intégré de nombreuses chroniques d'albums par la presse dans ses parties rédigées entre deux réponses des ingénieurs, ce qui tend à polluer un peu la lecture... Pour le reste, c'est une sacrée mine d'informations. On pense forcément à l'autre grande série du genre, Behind The Glass, mais là où Behind The Glass propose des interviews avec les ingénieurs sur leur philosophie de l'enregistrement et de la musique, Behind The Boards II se focalise de plus près sur les détails techniques ainsi que sur des albums bien précis.
Contrairement à ce que les titres de chapitres pourraient laisser penser, on ne se focalise pas ici sur un seul titre. Le chapitre sur Ken Scott a beau s'appeler Rocket Man (comme le titre de Elton John), il y parle aussi des Beatles et de Bowie. Idem pour l'interview de Nick Raskulinescz, qui promet d'explorer Times Like These (Foo Fighters) mais parle aussi de Rush, Alice In Chains et Evanescence. Dans un monde idéal, j'aurais aimé un chapitre par chanson, avec une somme de détails techniques qui aurait ennuyé tout le monde. Dans la réalité, Behind The Boards II est aussi une présentation des CVs de tous ces ingénieurs et le fait très bien. Que vous soyez initié ou pas, ça vaut le coup d'oeil.
http://www.amazon.com/Behind-Boards-II-Greatest-Revealed/dp/1480350605/ref=sr_1_1?s=books&ie=UTF8&qid=1403699874&sr=1-1&keywords=Behind+The+Boards+II

Wednesday, June 18, 2014

Jeff Beck sur scène

Je sais, les concerts de Jeff Beck commencent déjà à dater et nous ne sommes plus dans de l'actualité brûlante. Mais je me permets quand même un petit papier... J'ai eu la chance de voir le grand Jeff à plusieurs reprises sur scène, et surtout de le voir plusieurs fois de suite. Avant d'en arriver aux deux dates récentes, un petit mot sur les dates précédentes : je l'ai d'abord vu au Zénith de Nantes le 9 Octobre 2010 (super show mais ambiance un peu froide vu la grandeur de l'endroit), puis à l'Olympia le 11 (en demi-teinte, les places étant très chères et le public pas ultra enthousiaste, Jeff en moyenne forme) et enfin à l'Ancienne Belgique de Bruxelles le 12 (une superbe salle avec plein de bois partout où presque tout le monde est debout), et là c'était de loin la meilleure du lot, très enthousiaste et détendue de la part du public comme du groupe.
Nous voilà quatre ans plus tard, et Jeff reprend la route. La date au Grand Rex le 27 mai est annoncée, je me précipite sur une place, et je décide de me faire aussi l'Ancienne Belgique la veille étant donné l'excellent souvenir de la date de 2010 là-bas.
La date de Bruxelles est l'occasion de se familiariser avec toutes les nouveautés de cette tournée. Les musiciens d'abord, puisque seule l'excellente Ronda Smith est restée dans le groupe (d'habitude j'ai horreur du slap mais je reconnais qu'elle le fait ultra bien). Les deux nouveaux amènent vraiment quelque de chose par rapport aux précédents et il s'agit d'une de mes formations préférées. à la batterie, Joanthan Joseph, issu du gospel et de la soul, assoit l'ensemble de manière plus stable que Colaiuta et moins bourrine que Walden. Plus de clavier, mais cette fois-ci un guitariste, et pas des moindres : Nicolas Meier, le virtuose suisse que l'on a pu découvrir dans le groupe de métal progressif Seven7 ou en solo dans un registre world acoustique. Comme Jennifer Batten avant lui, il alterne entre sons électriques et sons synthétiques pour les nappes dont Jeff ne peut pas se passer. Se familiariser avec le répertoire ensuite, puisque très peu de morceaux sont restés de la setlist de 2010 (quelques classiques comme Big Block ou Cause We've Ended As Lovers), et il y a même pas mal d'inédits : Loaded qui ouvre le show, Why Give It Away, Danny Boy (on retrouve ces trois titres sur l'EP japonais Yosogai qui vient de sortir), Nine et Egyptian (deux nouveaux titres pas encore sortis), Little Wing de Hendrix (introduite par un sublime solo de Meier sur une Multiac acier 12 cordes), You Know You Know du Mahavishnu Orchestra et Yemin (une reprise d'un titre solo de Nicolas Meier). La couleur générale est donc plus barrée, plus rentre-dedans et moins contemplative que sur la tournée 2010. Les fans du Beck jazz-rock sont aux anges, et ceux qui comme moi souhaitent le voir continuer d'évoluer apprécient ce tournant légèrement oriental qui lui va si bien. Le temps de comprendre ce qui se passe et hop, c'est parti pour le Grand Rex.
Étant donné la différence entre Paris et Bruxelles en 2010, je n'attendais pas énormément de ce concert, et les fauteuils ultra confortables n'incitaient pas vraiment à l'émeute. Pourtant, cette date était à mon humble avis la meilleure des deux : le son était excellent, la chanteuse franco-britannique Sophie Delila était une belle surprise (elle chante sur la version studio de Why Give It Away), et surtout les musiciens étaient un peu plus libres dans leurs interprétations (notamment Joseph dont chaque break passait comme dans du beurre). Beck lui-même était plus à l'aise, et tentait plus de choses. C'est d'ailleurs la principale leçon que je retiens de ces deux concerts : j'ai entendu Jeff Beck se planter, essayer des choses, trouver des choses, et jouer deux concerts radicalement différents. Des fois ça marche, des fois ça ne marche pas, mais ça ne l'empêche pas d'essayer, et je pense qu'il s'agit là du secret du bonhomme. Pourquoi joue-t-il si bien ? Parce qu'il n'a pas peur de se mettre en danger et de continuer de chercher de nouvelles manières de jouer ses morceaux quarante ans plus tard. Autre leçon subsidiaire : on ne le dira jamais, le son est dans les doigts. La Strat de Beck n'est même pas une Custom Shop, et son ampli est un Marshall JCM2000 dont personne ne voudrait à 400 euros sur le bon coin. Et pourtant c'est un des plus beaux sons qu'il m'ait été donné d'entendre. Merci.

Monday, June 16, 2014

Fantasme 150 - Fender Esquire Custom Shop 1959

Pour le 150ème fantasme il me fallait quelque chose de spécial... Une Gretsch trois manches dont deux fretless ? Un prototype de Les Paul sunburst daté de 1955 ? Un Dumble en parfait état avec mon nom dessus ? Mieux : l'essence-même de la guitare électrique. En 2006, je travaillais au magasin Guitare Village en parallèle de la fin de mes études (je pense raisonnablement pouvoir me vanter d'être le seul mec au monde à avoir été diplômé de sciences po tout en vendant des Fender trois jours par semaine...). Laurent, le patron du magasin, m'a emmené au salon Musikmesse de Francfort, mon tout premier ! Moi qui n'avait connu que les salons parisiens, j'ai eu comme un choc, surtout face au mur de Custom Shop, dont l'Esquire Jeff Beck que j'avais énormément regardée dans le catalogue Fender de l'époque. Laurent avait déjà pris sa décision avant de venir : il allait devenir distributeur Fender Custom Shop. Il a toujours été fan de la marque, et c'était la prochaine étape logique (la suite lui a d'ailleurs donné amplement raison). Nous nous sommes posés au stand Fender, et il a donc commandé les premiers modèles pour ouvrir son compte. Noyé que j'étais dans les guitares de toutes part, je n'ai pas vraiment fait attention.
Et puis quelques mois plus tard, j'appelle Laurent le matin pour le prévenir du fait que j'aurais un peu de retard au magasin (une panne de réveil, je n'ai jamais été coutumier du fait mais on a tous connu ça), et il me répond "ramène ton cul, ya les Custom Shop qui sont arrivées !".
Je ramène donc mon cul, et là je tombe en arrêt devant les deux étuis ouverts dans l'arrière-boutique... Les deux premières Custom Shop a être arrivées chez Guitare Village étaient une Strat 1966 verte (que le destin a d'ailleurs ramené à la maison puisqu'elle est désormais en vente d'occasion là-bas : http://www.guitare-village.com/occasion/rock/rock_1651.php) et une Esquire 1959 noire à touche érable (en 1959 il y a eu touche érable et touche palissandre, d'où ma précision)... Je me foutais des strats à l'époque (ça n'a pas tant changé que ça d'ailleurs), mais l'idée d'une Telecaster sans cet ennuyeux micro grave moche et sonorement pâlot m'excitait énormément. J'ai pris l'Esquire en main, j'ai gratté deux accords dessus et... j'ai su. Le soir-même, je répétais avec mon groupe de l'époque, Testosterone (avec Elvis à la batterie, avec qui je joue encore tout le temps huit ans plus tard...), dans la salle des amplis du magasin (qui était alors une salle de jam non officielle). J'ai donc pris l'Esquire pour cette répète, et le verdict fut sans appel. Après des mois de Gibson SG, j'avais enfin trouvé mon âme sœur guitaristique.
Restait le délicat problème des sous : jusque là, je n'avais jamais dépensé de grosse somme pour une guitare. J'ai donc eu la moitié de mon salaire habituel pendant six mois (ce qui représentait une très belle réduction par rapport au prix annoncé), et la belle a fini par être mienne. Depuis, d'autres l'ont remplacée sur scène comme en studio (ma Richmond Dorchester, puis ma Collings 290DCS), mais elle n'est jamais loin, et elle sera la dernière, celle dont je ne me séparerai pas. Elle a ce don très rare de me rappeler à quel point elle est fantastique à chaque fois que je la joue : ça ne rate jamais. ça peut paraître paradoxal, mais on peut fantasmer sur une guitare que l'on possède déjà. C'est mon cas.

Wednesday, June 11, 2014

Synchronicity

Non, cet article ne parle pas de The Police ! Même si l'album Synchronicity reste un monument absolument indispensable à toute discographie qui se respecte, ne serait-ce que pour l'incroyable titre Mother signé Andy Summers... Mais la synchronicité, c'est aussi un terme qui désigne le fait de voir des liens troublants entre différents éléments, au point de leur créer un lien avec soi-même complètement fantasmé. Il se trouve que ma vie musicale et guitaristique récente a été pleine de ces coïncidences jouissives qui vous laissent penser que vous êtes dans le vrai.
Musicalement, on peut penser à La Santa Cecilia, un groupe de pop rock californien qui chante en espagnol et anglais découvert grâce à l'émission Youtube Pensado's Place (à checker absolument, c'est une tuerie). J'ai écouté par curiosité, alors qu'à priori le style n'était pas celui vers lequel je serais allé naturellement, et j'ai flashé. J'achète donc l'album, et là, qui vois-je en invité sur un des titres ? Elvis Costello ! Autrement dit un mec dont je suis absolument fan.
Guitaristiquement, j'ai eu un moment de satisfaction en voyant la scène de la photo plus haut : il s'agit de Conan O'Brien, un des meilleurs animateurs de Late Night Show américains. Lorsqu'il fait une émission au Texas et qu'il imite un chanteur country, il le fait avec une guitare, et pas n'importe laquelle... Une Collings acoustique, jumbo qui plus est, avec son nom incrusté dans la touche. J'ai aussi appris hier (après plusieurs écoutes enthousiastes du nouveau Jack White, Lazaretto), que Conan a enregistré un album live dans le studio de Jack White, Third Man. Pour résumer, Conan aime les Collings et bosse avec Jack White. We should totally be friend. Ou en tout cas j'ai trouvé un homme qui a la même cohérence que moi.
Et pour terminer, on peut quand même parler de The Police, puisque Andy Summers vient de reformer un groupe, et sur les photos récentes il arbore... une Collings ! Une 360 ST pour être plus précis, comme quoi je ne suis pas le seul à avoir craqué. Mais personne d'autre ne s'est approprié la 290DCS, ça tombe bien, c'est la mienne et je la garde. Jusqu'à ce que je voie une photo de Josh Homme sur scène avec elle....