Monday, November 18, 2013

Interview - Curt Malouin (Red Panda)

Au cas où vous n'auriez pas suivi ce blog avec assiduité, vous aurez sans doute remarqué mon affection pour cette petite marque Américaine que j'ai découverte il y a six mois environ, Red Panda.
Suite aux tests de la Context et la Particle, je vous propose une interview avec monsieur Red Panda himself, alias Curt Malouin.

As tu reçu une formation classique d'ingénieur ?
Oui, j'ai étudié l'ingénierie électrique à l'Université du Michigan. Je me suis concentré sur le traitement numérique du signal, mais j'ai aussi étudié des circuits analogiques.

Quel a ensuite été ton parcours ?
à la fac je fabriquais des pédales d'effets analogiques pour mes amis guitaristes et je m'amusais à hacker le système de mon Ensoniq Mirage. Je programme depuis l'age de 10 ans, j'ai écrit des petits jeux vidéos sur un Commodore VIC-20. Dans les années 90, les ordinateurs n'étaient pas assez rapides pour faire du traitement de signal en temps réel de manière intéressante. Je vois le pedalboard comme un synthétiseur modulaire avec un oscillateur complexe qu'est la guitare.
L'avantage d'avoir un passé de programmateur de logiciels est une approche méthodique du développement de produit. J'ai fait de la conception d'interface utilisateur, de la programmation, du test d'utilisation, de la définition de produit... Cette expérience me sert à partir d'une technique abstraite - comme la synthèse granulaire par exemple - pour arriver à un produit utilisable qui permet de traiter le son sans décrocher avec certains réglages.

Quels artistes utilisent tes pédales à l'heure actuelle ?
Il est toujours incroyable de voir des gens qui utilisent ce que tu as conçu d'une manière que tu n'aurais jamais attendue. Par exemple, Henry Kaiser se sert du delay à l'envers en jouant à l'avance ce qu'il veut entendre. Lorsque nous créons une pédale, nous avons un certain type de musicien en tête, mais nous ne faisons aucun marketing et ne poussons pas vers une utilisation en particulier.
La Particle est utilisée par un éventail de gens très large, ça va des mecs qui veulent traiter leurs boîtes à rythme et leurs boucles à des guitaristes et bassistes qui recherchent des sons expérimentaux. Beaucoup de guitaristes de jazz l'utilise pour obtenir des sons sauvages qui restent musicaux.
La Contexte s'adresse à un public plus large, notamment les guitaristes de jazz et de country qui ne veulent pas amener leur rack en tournée, ou bien des mecs qui ont grandi avec un studio dans leur chambre et cherchent ce son classique de reverb numérique.

Y-a-t-il des artistes qui t'ont inspiré à créer ces sons ?
J'ai grandi à Detroit, et il y avait là-bas un DJ nommé The Electrifyin' Mojo qui a fait découvrir le P-Funk, Kraftwerk, Heaven 17 ou encore les B-52's à toute une génération. J'écoutais les mixes de Juan Atkins, Derrick May et Kevin Saunderson à la radio et j'achetais leurs albums, ils utilisaient les synthétiseurs pour inventer une musique nouvelle. à cette même période, le hip hop de Grandmaster Flash, Run DMC et Public Enemy explorait de nouvelles frontières. Je suis vraiment tombé dans le jazz quand j'ai entendu Bitches Brew et les autres abums de la période électrique de Miles Davis, qui combinaient de nouveaux sons avec une méthode de production proche du remix.
Côté guitaristes, mes premières amours étaient Adrian Belew, Jimi Hendrix, Frank Zappa, Eddie Hazel et Pete Cosey. Tous ces gens étaient mes influences, et je continue d'apprécier les gens qui expérimentent et utilisent la technologie pour créer de nouveaux types de musique.

Travailles-tu déjà sur de nouveaux projets ?
Oui, nous avons plusieurs produits en phase de développement. Le développement du concept se fait de manière très intense, puis nous passons de nombreux mois à le raffiner. C'est un processus qui prend entre 6 et 24 mois.

No comments:

Post a Comment